Bootsy Collins est une grande figure de la musique funk et l’un des plus grands bassistes du genre.
Né à Cincinnati, il forme les « Pacesetters » dans les années 1960. Dans le groupe on trouve le chanteur Philippe Wynne (ensuite membre des « Spinners ») et surtout un certain George Clinton. Entre les deux hommes une amitié puissante dans la vie privée et dans leurs entreprises artistiques. Les deux compères deviennent membres des « JB’s » de James Brown entre 1969 et 1971. L’inspiration de Bootsy, son intelligence dans le jeu de bass, son sens du rythme joueront un rôle majeur dans l’album « Get Up, I Feel Like Being a Sex Machine ».
En 1971, Bootsy rejoint les formations « Parliament / Funkadelic » de son ami Clinton. Il co-écrit le classique « Tear The Roof Off The Sucker » avec Clinton et Jerome Brailey. Avec le George et Bernie Worrell, il est le pilier des deux groupes. Le côté funk, c’est lui. Il sera très impliqué dans l’écriture surtout sur les albums « Mothership Connection » (1975) et « The Clones Of Dr Funkestein » (1976). C’est l’époque dont Clinton dira : « on allait beaucoup à la pêche pour récupérer des concerts mais on prenait plus de cuites que de truites ! ».
Petit à petit, il impose un style, un son de bass et il ose se lancer en solo en 1976 sous la pression de George Clinton. Le « Bootsy’s Rubber Band » voit le jour cette année là. Dans le groupe : Son frère Phelps (« Catfish ») ainsi que Fred Wesley, Maceo Parker, Joel Johnson, Gary Cooper, Rick Gardner et Richard Griffiths.
Les deux premiers albums sont disques d’or. C’est la période d’or du genre « P-Funk ». Un humour décalé, des textes provocants et une musique « groove » très rock. Un funk très réactionnaire contre les années « Motown » jugées trop propres et trop lisses.
Jusque dans les années 1980, Bootsy suit de front un parcours avec son groupe et un autre en solo. Il participe également à de nombreux projets. Ce sera le cas en 1984 avec le « Bonzo Goes To Washington », collaboration avec Jerry Harrison des Talking Heads. Un titre où les artistes se paient la tête de Ronald Reagan.
En 1988, il quitte « Warner », le label historique de sa carrière, pour « Sony » (Columbia). L’année suivante, il joue avec le Bootzilla Orchestra sur l’album « Waltz Dancing » de Malcolm McLaren.
Les grandes années sont derrière. Les années 1980 sont peu propices à son humour bizarre et à ses délires en tout genre. Désormais, les nouvelles technologies mènent le jeu et le funk propre conçu pour radios et clubs est à la mode. Le Hip-Hop emporte tout sur son passage. Bootsy le sait bien. En 1989, il joue bass et guitare sur le hit mondial du trio « Deee-Lite ».
Il signe également sur « 4th & Broadway » (ventes insuffisantes pour Sony) et part en tournée en Angleterre avec Fred Wesley et Maceo Parker.
Les années 1990 et 2000 seront ponctués de quelques succès. Son « Fresh Outta P » de 1998 est une belle réussite. Bootsy s’adapte au son de l’époque. Il passe beaucoup de temps en tournée. Il surprend encore en 2011 avec un superbe « The Funk Capital Of The World » enregistré avec le rapper Ice Cube et l’acteur Samuel L. Jackson, entre autres. Le hip-hop des années 1990 baptisé « G-funk » a dominé en grande partie grâce au funk crée par lui et son ami Clinton. Bootsy fait appel aux grands noms du genre pour ses albums. Juste retour des choses. Snoop Doggy Dogg répond présent en 2017 pour « World Wide Funk ». Il n’est pas le seul : Les bassistes Victor Wooten et Stanley Clarke, les rappers Doug E. Fresh, Big Daddy Kane, MC Eiht et Chuck D, véritables légendes de la culture hip-hop ainsi que Musiq Soulchild et Kali Uchis sont de la fête. Y a du monde au balcon !
Il y rend un superbe hommage à son ami de toujours Bernie Worrell décédé en juin 2017 après s’être longtemps battu contre le cancer.
50 ans de carrière remplis d’excès en tout genre. Mais, un sens de la création et une inspiration hors normes qui auront une influence majeure sur les générations suivantes. Au final, Clinton et Bootsy avaient peut être raison : Tout ce qui compte, c’est de s’amuser et de ne jamais se prendre au sérieux…
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Discographie Selective
Stretchin’ Out In Bootsy’s Rubber Band (1976, WEA)*** Acheter
Ahh…The Name Is Bootsy Baby ! (1977, Warner)*** Acheter
Bootsy ? Player Of The Year (1978, Ol Skool / Warner)*** Acheter
Ultra Wave (1980, Ol Skool / Warner)** Acheter
The One Giveth, The Count Taketh Away (1982, Warner)** Acheter
What’s Bootsy Doin ? (1988, Superbird)*** Acheter
Jungle Bass (1990, 4th & Broadway)*
Bootsy’s New Rubber Band Blasters Of The Universe (1994, Rykodisc)* Acheter
Fresh Outta ‘P’ University (1998, Private I)*** Acheter
The Funk Capital Of The World (2011, Mascot Music)** Acheter
World Wide Funk (2017, Mascot Records)*** Acheter