Un nouvel album de Michael Jackson ? Mais il est pas mort ? Mais si, seulement le monsieur avait enregistré tant de chansons que le stock est important. Bien sûr, on peut se dire que si Michael Jackson n’avait pas choisi ces chansons, c’est parce qu’il ne les trouvait pas indispensables. Peut être. On peut aussi se dire que Sony a besoin de rentabiliser le contrat signé avec lui. Sûrement.
Mais une fois ces considérations mises de côté, il reste la musique et elle est bonne.
Côté équipe de production, on trouve des individus incontournables, des stars de la musique et de la production. En première ligne, Louis Antonio Reid et Timbaland. Le premier, ancien membre du groupe funk « The Deele » dans les années 80, a écrit un nombre incalculable de hits dans les années 90 avec son partenaire Kenny « Babyface » Edmonds. Aujourd’hui, il est à la tête de Sony U.S. Le second s’est fait connaître au milieu des années 90 avec le chanteur Ginuwine et la rappeuse Missy Elliot avec une musique très originale entre electronique et hip-hop. Ces deux là ont eu en charge la conception de cet album et le résultat est plutôt impressionnant. Les chansons enregistrées entre l’album « Dangerous » de 1992 et l’album « invincible » de 1999. Il les avait travaillé avec Rodney Jerkins, autre grand producteur des 90’s et années 2000, avec L.A. & Babyface et avec Dr Freeze.
L’ensemble de l’album est orienté electronique (« A Place With No Name », « Do You Know Where Your Children Are », « Xscape ») mais avec des intros symphoniques magnifiques (« Blue Gangsta », « Slave to The Rythm »), des mélodies dont il avait le secret et bien sûr la voix, unique, puissante, particulièrement sur « Blue Gangsta ». Sur « Love Never Felt So Good », l’ambiance « house music » ne sera pas sans rappeller le travail de sa soeur Janet au début des années 90. Un titre festif pour la fête et la danse, bien sûr. Ici, il manque juste une ou deux ballades dont il avait le secret façon « Stranger In Moscow » par exemple. Mais dans l’ensemble, cet album est une réussite. Il s’en dégage une ambiance générale festive, joyeuse mais avec quelques instants, ephemères, graves et sombres. Michael Jackson quoi!
Xscape (2014, Sony)***