Le courant « trip-hop » est une branche des musiques electroniques née en Angleterre au tout début des années 1990.
C’est probablement le courant le plus intéressant sur la période 1990-2003. Il a été baptisé par la presse anglaise qui tentait de trouver un nom à cette nouvelle forme de musique expérimentale et plutôt « downtempo ». A son arrivée, le « trip-hop » est un style à la rythmique lente, mélange de jazz, de funk et de soul avec des incrustations hip-hop. Des sections de cordes y sont souvent utilisées au service des mélodies ainsi que des DJ. Petit à petit, les rythmiques lentes deviennent de plus en plus expérimentales se rapprochant ainsi du courant hip-hop baptisé « breakbeat ». Oui, je sais, un peu technique.
En 1993, les principaux acteurs sont le label « Mo’Wax« , le label « Ninja Tune », « Cup Of Tea », « Wall Of Sound » et les artistes pionniers sont Portishead, DJ Shadow, Coldcut, Tricky, Wagon Christ et bien sûr Massive Attack, pour ne citer qu’eux. Le trip-hop est né à Bristol. Le collectif « Wild Bunch » dont émergera Massive Attack y joue un rôle majeur. Les soirées « Wild Bunch » sont un bouillon de culture où les DJ, dont fait partie 3D, s’amusent avec tout les genres sans complexes.
A la fin des années 90, ce courant « underground » est devenu si populaire qu’il est la pop du grand public. Les artistes indépendants des débuts sont entrés chez des majors et les artistes pop déjà bien installés font du trip-hop. « Archive » (avec son premier album « Londinium »), Morcheeba, Zero 7, Sneaker Pimps ont agrandit la petite famille. Le rapper Roots Manuva rapproche, un peu plus encore, trip-hop et hip-hop.
Dans le même temps, de nombreuses passerelles entre « drum & bass » et « trip-hop » brouillent les pistes. Le « trip-hop » n’est plus clairement identifiable. Et même Massive Attack suit de nouvelles pistes.
Entre 1992 et 2000 la puissance artistique de ce courant sera très impressionnante. Il en reste des hits inoubliables et indémodables. Vous avez dit « Protection » ? Oui, par exemple. Vous avez dit « The Sea » ? Oui, aussi. Comment ? « Glory Box » ? Également. Et la liste est longue. Toujours pas une ride pour des titres parfois créés il y a vingt ans. Le « trip-hop » était un courant, pas une mode. Une explication plausible à cette longévité.
Quelques Indispensables
Massive Attack « Protection » (1994, Virgin)***
Massive Attack « Mezzanine » (1998, Virgin)***
Portishead « Live In NYC » (1998, London)***
Archive « Londinium » (1996, Polygram / Universal)***