1996 fut une belle année pour les amateurs de musiques urbaines et des courants électroniques.
Les musiques électroniques prennent de plus en plus de place (nous sommes à un an de l’arrivée des Daft Punk) et nourrissent les autres genres musicaux. Le hip-hop entre dans une phase de décroissance mais 1996 est encore une année intéressante et celle du phénomène « Fugees ». Fin du courant « new-jack swing » et début de la « nu soul ». Au milieu de tout ça, quelques ovnis impossible à identifier aux genres de l’époque.
Archive « Beautiful World » (1996, Polygram). Grosse claque de l’année. Un premier album qui installe un peu plus le style « trip-hop » mis en place par Massive Attack.
DJ Shadow « Midnight In A Perfect World » (1996, Mo’Wax). Le californien arrive avec un son hip-hop experimental qui bouscule les codes du genre. L’abstract hip-hop est né. Entre électronique, hip-hop et pop.
Morcheeba « Trigger Hippie » (1996, Indochina). Atmosphérique, sensuel, groovy, premier essai des Morcheeba avant le chef d’oeuvre « Big Calm » deux ans plus tard.
Everything But The Girls « single » (1996, Atlantic). Tracey Horn deux ans après l’enregistrement de « Protection » avec Massive Attack. Ce titre a d’ailleurs une rythmique qui rappelle étrangement le titre « Protection »…Sublime.
Sweetback « Softly Softly » (1996, Sony). Les musiciens de la chanteuse Sade prennent le large pour un album magistral. On y trouve une reprise aérienne et très inspirée du « Hope She’ll Be Happier » de Bill Withers et des invités de marque comme la rappeuse Bahamadia ou le chanteur Maxwell. Sur ce titre, c’est lui. En 1996, cet album complètement décalé est un ovni difficile d’accès. Pas une ride en 2016.
Maxwell « Sumthin’ Sumthin' » (1996, Sony). L’arrivée du monsieur fait du bruit. Il met fin au courant « new-jack swing » avec un funk très soul vite baptisé « nu soul ». Retour à de pures lignes de bass, à de vrais cuivres chaleureux et à une sensualité torride. Stuart Matthewman du groupe Sweetback est sur l’album. La toute première écoute de cet album avec l’équipe Sony et son premier concert au « Trabendo » sont des moments inoubliables…
Keith Sweat « Twisted » (1996, Elektra). Entre 1987 et 1996, le patron de la musique urbaine, c’est lui.
Ginuwine « Pony » (1996, Sony). Première production de Timbaland. Un son neuf dans l’univers « new-jack » de l’époque et une belle reprise du « When Doves Cry » de Prince.
Blackstreet « No Diggity (featuring Dr Dre) » (1996, MCA). Deuxième groupe de Teddy Riley après l’épisode Guy. Gros succès de l’année pour le plus grand plaisir de l’équipe « MCA » France. ça les sortait un peu d’Aqua !…Belle utilisation d’un titre de Bill Withers (« Grandma’s Hands »).
Troi « Need Your Love » (1996, Groove Society). La « new jack swing » vue par des anglais. Efficace.
New Edition « Oh Yeah It Feels Good » (1996, MCA). Dernière réunion au complet, c’est à dire avec Bobby Brown, des gars de Boston. Jimmy Jam & Terry Lewis sont de la partie. Les fans de la première heure sont au rendez-vous. A l’image de ce titre, l’album est une réussite. Un titre exceptionnel dans leur parcours.
Babyface « simple Day » (1996, Sony). « LE » producteur des années 1990.
Toni Braxton « How Could An Angel Break My Heart » (1996, LaFace). Star du début des années 1990 grâce à sir Kenneth « Babyface » Edmonds. Ballade dans la pure tradition du producteur, une des plus belles qu’il ait écrit.
Woody Cunningham « Never Say Never » (1996, Expansion). En pleine période new-jack, on assistait au retour du chanteur de Kleeer, groupe funk populaire des années 1980. Et franchement, son funk authentique faisait du bien à cette époque. La voix du « Intimate Connection ».
Fugees « Ready Or Not » (1996, Ruffhouse / Sony). Un classique dont nous avons déjà parlé ici. Quel titre ! Quel album !
2pac « California Love » (1996, Deathrow). Mega hit cette année là, un classique du « G-funk« .
Snoop Doggy Dogg « Vapors » (1996, Interscope). « Fucking groove » !
Solo « Heaven » (1996, Perspective). Quatre jeunes chantent dans les rues de Manhattan. Jimmy Jam & Terry Lewis passent à leurs côtés : Signature pour deux albums. Ce titre, extrait de leur premier opus et construit sur le « Express Yourself » de Charles Wright fut une belle surprise de l’année.