Voilà maintenant longtemps que le « slam » a de nombreux adeptes et dans le monde entier. On se demande souvent quelle est la différence entre slam et rap. Elle est assez simple au regard de l’histoire de ces musiques.
Si l’on considère que « slamer », c’est scander des textes improvisés ou pas, on peut dire que le « slam » est le précurseur du rap. Les « Last poets » pratiquaient déjà le slam dans les années 1960 et 1970 d’abord dans la rue puis en studio. On ne parlait pas encore de rap. Avant le Slam, on parlait même de « Spoken Words » (pour les Lasts Poets notamment ou Gil Scott-Heron). Le terme « Slam » a été récupéré par Marc Smith, à Chicago, au milieu des années 80 et appliqué à une nouvelle façon de pratiquer la poésie sur scène. C’est un terme argotique américain utilisé dans de nombreux domaines, jazz, basket, base-ball, qui veut dire « claquer » (To Slam the door).
Lorsqu’une personne se met à présenter une soirée ou animer une soirée avec des textes improvisés en rythme sur l’instrumental envoyé par le DJ, là, on parle de rap. A ses débuts, les sujets d’un rap sont l’ego-trip ou des revendications sociales, la description de conditions de vie déplorables. Le slam est plus large dans les sujets abordés, peut être plus libre en fait.
Les deux ont en commun l’amour du verbe, de l’improvisation, du rythme.
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Et à ce jeu là, les « Slameurs publics » sont très forts. Non seulement leurs textes sont bien écrits mais ils sont intéressants et souvent drôles. Le plus important, c’est la façon de travailler des slameurs publics : Improvisation totale car le sujet leur est donné par le public. L’écriture du dit texte se fait donc en directe « live » et en 5 ou 10mn, prodigieux.
Les « slameurs publics » est composé du « trio 129 H » lui même composé de Rouda, Lyor et Neobled. Au long de leur spectacle, quelques musiques, courtes mais efficaces composées par Nicolas Seguy (compositeur du premier et meilleur album de Grand corps malade), Gilles Erhart, Izo Diop et Meryl.
Le secret de cette alchimie qui fonctionne à merveille tient aux personnalités des trois individus en question et au concept du spectacle : Ecrire des lettres en direct et les remettre au public après les avoir slamer. Un lien direct qui passe par l’écrit, en 2016 : Furieusement pensé à l’époque de la dématérialisation et de la simplification de l’orthographe. On aurait pu vous parler davantage de leurs parcours respectifs mais ils font ça mieux que nous ici.
Si le trio passe dans votre ville, sérieusement, allez-y.