Dans l’histoire du hip-hop depuis ses débuts, il y a un courant constant, pérenne. Un rap acoustique, souvent emprunt de jazz. August Greene s’inscrit dans cette tradition.
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Jungle Brothers, Digable Planet, A Tribe Called Quest, Common, Gangstarr, Hocus Pocus, les Roots ont tous transmis ce genre de rap. Common, Robert Glasper et le batteur Karriem Riggins sont à eux seuls la synthèse de ce « hip-hop / jazz« . Ces musiciens sont tous des familiers du jazz, de la soul et du rap.
Le batteur et beatmaker Riggins a joué un rôle majeur dans la musique du rapper « Common » entre 1997 et 2007 et sur l’album « Black America Again » en 2016.
Le pianiste Robert Glasper a toujours injecté du hip-hop dans son jazz. Il était aussi sur le « Black America Again ». Il avait également impliqué le rapper « Common » sur son album « Black Radio 2 ». Le trio a produit et enregistré la musique d’un documentaire illustrant les liens entre esclavage et incarcération massive des noirs aux Etats-Unis. Une façon de s’inscrire dans une autre tradition : le « rap conscient », revendicatif, également dans l’ADN de la culture hip-hop, de Grandmaster Flash à Common en passant par KRS 1 et Public Enemy . Et un « Emmy Award » à la clef !
À ce trio, ajoutez le bassiste Burniss Traviss ainsi que le chanteur et compositeur Samora Pinderhughes et vous obtenez un groupe absolument renversant.
Cet album est résolument « pro-black », logique dans une Amérique dirigée par Donald Trump. Le trio reste optimiste à l’image de leur superbe reprise du titre « Optimistic » des « Sounds Of Blackness » (production Jam & Lewis, 1994). Musicalement, vocalement, techniquement, c’est sans commentaire. Parfait pour les puristes de rap, fortement conseillé aux autres.
August Greene « August Greene » (2018)*** Acheter