Burning Spear est une légende de la musique reggae. On lui doit plusieurs classiques du genre. C’est également un rasta pratiquant, véritable historien de cette religion.
De Rodney à Burning Spear
Winston Rodney, son vrai nom, est un des artistes les plus respectés de la sphère reggae et depuis plusieurs décennies. L’un des plus brillants aussi. Né à St Ann, Jamaïque, en 1948, il démarre grâce à un autre natif de St Ann : Bob Marley. Celui-ci l’amène au « studio One » de Coxsone Dodd. Même si Marley et les Wailers avaient quitté Dodd en 1976, Bob pensait que le « Studio One » était le meilleur endroit pour lancer une carrière. Rodney présente plusieurs titres avec son partenaire Rupert Willington. Dodd en garde une : « Door Deep ».
C’est à ce moment-là que Rodney choisit « Burning Spear » comme nom pour leur duo. C’était un surnom lourd d’histoire. Ill avait déjà été porté par Jomo Kenyatta, le leader Mau Mau qui est finalement devenu le président du Kenya.
Après la sortie de la chanson Door Peep, Burning Spear s’agrandit avec l’arrivée de Delroy Hinds. S’ensuit une série de 45T dont le « Joe Frazier (He Prayed) » de 1972. L’année suivant sera celle du premier album intitulé « Studio One Presents Burning Spear ». « Rocking Time » suit rapidement en 1974. Le style du groupe se met en place. Des textes prenants, émouvants, engagés fortement emprunts de spiritualité. « Ethiopians Live It Out », « Zion Higher », « We Are Free » sont de belles illustrations de cette méthode.
Indépendance
1975 marque la séparation entre Dodd et Burning Spear. Désormais, ils travaillent avec le producteur Jack Ruby. Le résultat de cette association sera l’album « Marcus Garvey » enregistré avec les musiciens de « Black Disciples ». « Marcus Garvey » est un des plus grands disques de l’histoire du reggae. Cinquante ans après sa sortie, l’album se vend encore. Il permet à Winston Rodney de signer sur le prestigieux label « Island« . Mais le contrat sera vite rompu.
Afin de bien garder la maitrise de son travail, Rodney crée son propre label. « Man In The Hills » sort dans ce contexte en 1976. La même année, il décide d’une rupture avec Ruby d’une part et avec le reste du groupe d’autre part. Il conserve le nom du groupe et produit seul les albums suivants. Les Black Disciples restent à ses côtés.
Aswad, Rockers et plus
Désormais, sa base de fans en Europe et notamment en Angleterre est très importante. En octobre 1977, il donne son premier dans ce pays avec le groupe Aswad. En 1978, il garde Aswad pour l’enregistrement de l’album « Social Living » ainsi que les Black Disciples. Karl Pitterson co-produit l’œuvre. L’enregistrement a lieu dans les fameux studios de « Compass Point » aux Bahamas.
Un an plus tard, il joue un rôle central dans le film « Rockers ». Sa version accapella de « Jah No Dead » est un grand moment du film et de sa carrière. En 1980, il tourne énormément et sa relation avec « Island » prend définitivement fin. Il signe chez EMI. Pour l’enregistrement de l’album « Hail H.I.M. », il retourne aux studios « Tuff Gong » de Marley avec les Black Disciples et Family Man Barrett, co-producteur de l’album. Ici s’achève la grande période de l’artiste commencée avec Marcus Garvey. Cinq années incroyables, reflets de toute une époque.
À partir de 1982, Burning Spear entre dans une période marquée par de nombreux changements de label, par plusieurs nominations aux « Grammy Awards », par de nombreux et mémorables concerts et par des changements artistiques profonds. En 1999, après de nombreuses nominations, il remporte finalement un « Grammy » avec « Calling Rastafari ». Récompense suprême bien méritée.
Discographie Sélective
Marcus Garvey (1975, Palm)*** TOP Acheter
Man In The Hills (1976, Mango)*** TOP Acheter
Live (1977, Mango)*** Acheter
Social Living (1978, Blood & Fire)** Acheter
Hail H.I.M. (1980, Heartbeat)*** Acheter
Farover (1982, Heartbeat)** Acheter
Fittest Of The Fittest (1983, Capitol)** Acheter
Resistance (1984, Heartbeat)**
The World Should Know (1993, Heartbeat)**
Our Music (2005, Burning Music)**
Artistes du même genre ou de la même époque : The Congos, The Abyssinians, Sly & Robbie, Culture, Peter Tosh, Toots & the maytals…