Un peu plus de quinze années que « Flying Lotus » alias Steven Ellison est là. Et on ne s’en lasse pas, bien au contraire.
D’abord vu comme un potentiel et digne héritier des J Dilla et Madlib, Flying Lotus renvoie ces comparaisons au placard en 2008. Cette année-là, son album « Los Angeles », premier d’une série de cinq sur le label WARP, présente un mélange unique entre jazz avant-gardiste, Hip-Hop, électronique et « dubstep ». Nourri au rap des années 1990, il mélange une musique constituée à 50-50 de programmations et de « live ».
Pour jouer sa musique, il s’entoure de fidèles tels le bassiste Thundercat et le maitre des cordes Miguel Atwood-Ferguson. Sa méthode s’installe timidement avec ses albums solo puis gagne du terrain lorsqu’il travaille avec Kendrick Lamar (« Never Catch Me »). Il sera nominé aux « Grammy Awards » pour « meilleur producteur de l’année » avant de nous offrir le superbe « Yasuke » en 2021.
De bonne famille…
Steven Ellison est né à Los Angeles. Il est le petit-fils de Marilyn McLeod, compositrice et productrice qui a œuvré avec Diana Ross et Jermaine Jackson, entre autres. Il se trouve également être le petit-neveu de John et Alice Coltrane. Ses cousins sont Ravi et Oran Coltrane. C’est ce dernier qui le forme à la musique électronique. Il lui offre également sa roland MC-505. Le monsieur a donc bénéficié d’une bonne terre pour pousser.
Flying Lotus se destinait au départ à la réalisation de film. Il commence en réalisant quelques clips. Il obtient un diplôme dans le domaine à la « Los Angeles Film School » puis se dirige vers l’académie des arts de San Francisco où la célèbre française Véro Jojo a également séjourné.
2004 : retour à L.A. pour entrer dans l’équipe du label « Stones Throw ». Il étudie J Dilla et Madlib en plein travail. Chance inestimable. Forcément, il devient adepte de la MPC Akaï. Il compose pour la publicité.
Début en 2006
Ses débuts sous le pseudo « Flying Lotus » datent de 2006. Il entre en relation avec Daedelus, Sa-Ra et Georgia Anne Muldrow, talents en devenir. Il réalise des remixes et multiplie les collaborations si bien que le label WARP lui offre un contrat. Sur son E.P. « Reset », son style se précise davantage. La chanteuse Andreya Triana se joint à lui pour l’enregistrement de « Tea Leaf Dancers ».
Désormais, Flying Lotus est un pilier des clubs de Los Angles et sa réputation internationale grossit de plus en plus. Les médias encensent son travail, Billboard en tête. Son album « Los Angeles » entre directement N°16 des ventes de musiques électroniques en juin 2008. Le monsieur met son label en place et s’entoure de chanteurs et producteurs. WARP en profite pour commercialiser quelques E.P. constitués d’inédits et de remixes.
Deux ans plus tard sort « Cosmogramma », petite perle et tournant dans son parcours. Il se sert de ses influences G-funk, d’un jazz avant-gardiste et de musiciens talentueux tels Thundercat (bass) et Miguel Atwood-Ferguson (violon et arrangements) pour sa conception. Thom Yorke pose également sa voix sur l’alboum. Résultat : N°3 des ventes à sa sortie. La méthode Flying Lotus gagne du terrain et beaucoup de fans.
Un artiste fédérateur
« Until The Quiet Comes », 4eme œuvre, sort en 2012. Plus aéré et plus aérien, l’album est concocté avec le fidèle Thundercat, Erykah Badu, Brandon Coleman et Yorke, entre autres. Pourtant, c’est un échec commercial. Son public semble attendre une direction artistique différente. C’est chose faite en 2014 avec « You’re Dead ! ». Herbie Hancock, Kamasi Washington et Snoop Dogg viennent prêter main forte. Cette fois, Flying Lotus renoue avec le succès. La chanson « Never Catch Me », enregistrée avec le rapper Kendrick Lamar, est nominée aux « Grammy Awards ».
Après cette période, il est rattrapé par sa passion première : le cinéma. Il participe activement à la production de films. C’est l’album « Flamagra » qui marque son retour en studio. George Clinton, Solange et Anderson Paak sont conviés à l’enregistrement. David Lynch assure l’image. Résultat : N°1 des ventes de musiques électroniques, 45 des ventes du « top 200 » Billboard. Il prouve sa fidélité en amitié avec l’album « It Is What It Is » réalisé pour Thundercat en 2020. L’œuvre remporte un « Grammy » (meilleur album R&B). La même année, Ellison est nominé dans la catégorie meilleur producteur de l’année.
2021, il compose la musique du film « Yasuke » consacré aux samouraïs du 16eme siècle. On attend la suite…
Discographie Sélective
1983 (2006, Plug Research)**
Los Angeles (2008, WARP)*** Acheter
Cosmogramma (2010, WARP)*** TOP Acheter
Until The Quiet Comes (2012, WARP)** Acheter
You’re Dead ! (2014, WARP)*** TOP Acheter
Flamagra (2019, WARP)** Acheter
Yasuke (2021, WARP)** Acheter
Artistes du même genre ou de la même époque : Onra, Madlib, Georgia Anne Muldrow, Brandon Coleman…