Hip-Hop en France : une histoire. 1979-1982

Les premiers sensibles à cette culture reçoivent des images de graffitis et de la musique via les premières sorties vinyles de 1979, soit 6 ans après les débuts dans la « grosse pomme ».

Ce qui me marque de façon indélébile en 1981-1982, ce sont ces formes immenses aux couleurs « agressives » sur les métros new-yorkais. Le contraste avec la grisaille des quartiers aussi délabrés et détruits que le Bronx est saisissant. Le style totalement nouveau.

À partir de 1982, la culture hip-hop s’installe en France grâce à deux personnes : Bernard Zekri et Jean Karakos vite soutenus par Agnes B.. Ils ont l’idée d’amener à Paris certains des acteurs qu’ils fréquentent outre-Atlantique, au « Roxy ». En 1982, ils arrivent à Paris avec les graffiti-artistes Dondi et Futura, le rapper Rammellzee et les DJ « grandmixer DST » et Afrika Bambaataa. Il me semble que cet évènement est décisif dans ma vie. C’est fait, le hip-hop se globalise et entre dans les médias et maisons de disques étrangers. Mais l’esprit d’ouverture n’est pas aussi concret en France. C’est même le contraire. À aucun moment punks et monde du rock ne côtoient notre microcosme. Dans la rue, il en va ainsi. Les artistes sont différents. La Mano Negra travaille avec Urban Dance Squad…

Dans Les Oreilles

Spoonie Gee « Monster Jam » (1980). Une des premières voix du rap. Un phrasé pur, non trafiqué, posé sur un instrumental très funky en une prise. Un grand nom du label « Sugarhill Records ».

 Kurtis Blow « The Breaks » (1980). Rapper du Queens qui a débuté dans les soirées de Grandmaster Flash dans les 70’s. Managé par Russel Simmons (futur fondateur de « Def Jam Records »), il sera le premier rapper à signer sur une « major » du disque (Mercury). Au moins trois titres inoubliables du rap : celui-ci, « Christmas Rappin’ » et « If I Ruled The World » (repris par NAS). Pour tout amateur de rap, son duo avec les Run D.M.C. (autre groupe produit Russel Simmons) sur « Ego Trip » est un grand moment dans l’histoire de cette musique.

 Afrika Bambaataa « Looking For The Perfect Beat » (1981). Icône de la musique rap, de la culture Hip-Hop et bien sûr de la « Zulu nation ». D’abord chef redouté du plus important gang new-yorkais, il assure la promotion du hip-hop pour canaliser la violence. « Se servir de l’énergie négative pour créer du positif » est son créneau. DJ historique, son association avec Tom Silverman (boss de « Tommy Boy Records ») et Arthur Baker mènera au classique « Planet Rock ». Ce titre ainsi que « Jazzy Sensation », « Renegades Of Funk » et « Looking For The Perfect Beat » sont ses incontournables.

Grandmaster Flash & the furious 5 « It’s Nasty » (1981 / Sugar Hill Records-Warner). Avec Kool DJ Herc, Grand Wizard Theodore et Afrika Bambaataa, il est le DJ qui pose les techniques suivies par les DJ du monde entier les vingt années suivantes. Son nom est associé au titre qui change le rap et plus largement la musique, le premier rap « social » : « The Message ».

Grandmaster Flash & the furious 5 « The Message » (1982 / Sugar Hill Records-Warner). Premier « conscious » rap, on vient de vous le dire, qui propulse le rapper Melle Mel au rang de star. Personne ne voulait du titre en maisons de disques sauf Sylvia Robinson. Hymne de son label « Sugarhill ».

Afrika Bambaataa « Planet Rock » (1982 / Tommy Boy). Le journaliste Tom Silverman sent vite le potentiel du rap. Il recrute le DJ de Boston Arthur Baker, fan de Kraftwerk, pour son label Tommy Boy. Résultat : « Planet Rock » est un hit planétaire. Un son hybride qui déjà mélange rap et électronique. Baker est considéré comme le père du genre « electro ».

Extraits du livre « Hip-Hop en France : une histoire » disponible ici 

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