« Mandrill » était un puissant groupe de funk, dans la lignée des « James Brown & the JB’s » et de « Parliament / Funkadelic ».
Mandrill était avant tout un groupe de scène très doué pour l’improvisation. Il jouait une musique funk, certes ! mais avec de nombreuses influences. Parmi celles-ci, le gospel, la musique latino, celle des Caraïbes, le jazz, le rock et la musique africaine.
La formation a marqué les années 1970 mais les rappers ont allégrement puisé dans son répertoire, leur apportant une nouvelle jeunesse dans les années 1990. Le groupe est formé en 1968 à Brooklyn, New-York, USA. Les frères Wilson en sont à l’origine. Ric (saxophone, percussions, chant), Lou (trompette, percussions, chant) et Carlos (trombone, percussions, chant) sont nés au Panama mais ils grandissent dans le quartier de « Bedford-Stuyvesant » à New-York avec des parents amateurs de musiques.
Au départ, la musique n’est pas leur priorité. Ric est diplômé de Harvard et il a son cabinet de cardiologue. Carlos, vétéran du Vietnam, est diplômé d’une école de musique. De temps à autre, ils jouent dans le salon de beauté de leur mère. Avec le temps, quatre musiciens répètent avec eux : Claude Cave II (claviers, percussions, chant), Omar Mesa (guitare, chant), Bundie Cenax (bass) et Charles Padro (batterie, percussions, chant).
Finalement, ils se prennent au jeu et signent un contrat avec le label « Polydor ». Le premier album éponyme voit le jour en 1971. Latin-jazz, jazz-rock, soul et funk au programme. « Mandrill Is », deuxième opus, sort en 1972. Cenac est parti, remplacé par Fudgie Kae. Leur titre « Git It All » est leur premier succès single. Charles Padro s’en va vite remplacé par Neftali Santiago. Vient alors la plus belle réussite commerciale : l’album « Composite Truth », son classique « Fencewalk » et le très efficace « Hang Loose ». Les deux années suivantes, ils sont très prolifiques. Ils récupèrent Doug Rodrigues (guitariste de Carlos Santana et Betty Davis) pour prendre la place de Omar Mesa.
Trois ans après les débuts chez « Polydor », les frères Wilson signent avec « United Artists ». « Solid » sort en 1975, suivi de « Beat From The East » en 1976. Mandrill entre alors dans une phase de transition. Cinq nouveaux musiciens entrent dans la composition du groupe. Puis c’est l’arrivée chez « Arista », label de Clive Davis. Ils participent à l’enregistrement de la B.O. de « The Greatest », film consacré à la légende de la boxe Muhammad Ali. On les entend également dans la B.O. de « Warriors ». Trois albums en trois ans puis c’est la rupture avec « Arista ».
À partir du début des années 1980, Mandrill disparait peu à peu des écrans radars. Earth Wind & Fire, Kool & the gang, Cameo et d’autres dominent le R&B / funk aux USA. « Energize », onzième album studio voit le jour en 1982, même année que « Thriller » d’un certain Michael Jackson. Les décennies suivantes seront celles de la scène. Mandrill enchaîne les concerts. Une compilation rappelle à un jeune public leur parcours et les raisons de leur popularité chez les rappers.
Leur concert à Montreux en 2002 est un document incroyable. Ils reprenaient le chemin des studios lorsqu’en 2013 Lou Wilson disparait. Les frères finiront le travail avec l’aide d’invités prestigieux tels Ron Carter, Roy Ayers, Gerald Albright et Kamasi Washington. « Back In Town » était commercialisé en 2020, 49 ans après leur premier opus.
Discographie Sélective
Mandrill (1971, Polydor / Collectables)** Acheter
Mandrill Is (1972, Polydor / Universal)*** Acheter
Composite Truth (1973, Universal)*** Acheter
Solid (1975, United Artists)**
We Are One (1977, Robinsongs)** Acheter
New Worlds (1978, Arista)* Acheter
Back In Town (2020, Code Black / SPE)** Acheter
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