MILES.

miles Celui qui a été l’un des plus grands trompettistes de Jazz a aussi suivi une carrière qui passe les frontières des genres. Son influence a été phénoménale sur beaucoup d’artistes Soul, Funk et R&B dont George Clinton, Earth Wind & Fire, Return To Forever, Weather Report…

D’autres artistes ont connu un grand succès après avoir travaillé avec lui comme James Mtume et Reggie Lucas, Michael Henderson, Keith Jarrett, Gary Bartz et Ndugu.

Ce trompettiste légendaire est né en 1926 à Alton, Illinois. Issu d’une famille aisée, il joue de la trompette dès l’âge de dix ans. A dix huit ans, il part étudier à l’école « Julliard » de New York. Après des débuts avec Coleman Hawkins et Rubberlegs Williams, il rejoint Charlie Parker pour des enregistrements réalisés à la fin des années 40 à New York et en Californie. En 1948, il fonde son groupe, pionnier du style « Cool jazz » de la côte Ouest. En 1949, après la sortie du classique « Birth Of The Cool », il quitte le groupe qui continue sans lui et se produit au festival de Jazz de Paris.

Au début des années 50, ses problèmes avec l’héroïne l’amène vers un style baptisé  « Hard Bop ». En 1955, il en a terminé avec la drogue et signe avec Columbia. Il marque son retour par une apparition au festival jazz de Newport. Il forme un quintet avec John Coltrane. Ensemble, ils réalisent quelques chefs d’œuvre des années 50. Après la séparation, il collabore avec Gil Evans puis forme un nouveau sextet composé de Coltrane ( tenor sax. ), Cannonball Adderley ( alto sax. ), Bill Evans ( piano ), Paul Chambers ( bass ) et Philly Joe Jones ( batterie ). Les albums « Milestones » et « Kind Of Blue » sont enregistrés avec cette formation. Au début des années 60, le groupe se sépare.

En 1964, Miles forme un nouveau groupe plus expérimental avec, entre autre, Herbie Hancock. Le son du quintet passe du jazz traditionnel au style expérimental puis au funk. L’album emblématique de cette période est « Bitches Brew », sorti en 1969. Au début des années 70, il se met à dos les critiques et le publique « conservateur » à cause d’un son tourné davantage vers les guitares, claviers et effets de studios. En 1975, il annonce sa retraite due à sa santé fragile.

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Les effets de la drogue et de l’alcool se font sentir. Six ans plus tard, il revient avec une nouvelle formation et des arrangements très funk-pop. Le publique est au rendez vous. Durant les années 80, il tourne énormément et enregistre toujours. En 1988, l’album « Tutu » réalisé avec le bassiste Marcus Miller remporte un énorme succès.

Son influence est omniprésente sur plusieurs générations de musiciens comme George Clinton, Earth Wind & Fire, Return To Forever ou Weather Report. Plusieurs membres de ses différents groupes ont connu des carrières à succès. C’est le cas des producteurs James Mtume et Reggie Lucas, de Michael Henderson, Keith Jarrett, Gary Bartz ou Ndugu, entre autres.

Il s’est éteint en 1991 à l’âge de soixante cinq ans après avoir montré, une dernière fois, la voie à suivre à travers l’album « Doo-Bop » réalisé avec le rapper/producteur new yorkais Easy Mo Bee.

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Les indispensables de Miles.

birth of the cool Birth Of The Cool (1957, Blue Note)***. La naissance du « cool jazz » a lieu là ! De l’élégance, un son intime, de la créativité par des virtuoses. Un courant majeur dans l’histoire du jazz naît avec cet album. En fait, vous avez l’impression que c’est facile mais, évidemment, ça ne l’est pas. Pour la première fois, Miles montre la direction à suivre pour le jazz.

round about midnight Round About Midnight (1957, Columbia)***. Premier album sur Columbia avec un nouveau groupe composé de Philly Joe Jones, Paul Chambers, Red Garland et un certain John Coltrane. Un son à vous couper le souffle, un album à posséder.

porgy and bess Porgy And Bess (1958, Columbia)***. De l’équilibre, du style, de l’énergie et un groupe d’exception composé de Cannonball Adderley, Paul Chambers et Jimmy Cobb. Intemporel.

ascenseur Ascenseur Pour L’échafaud (1958, Verve / Universal)***

kind of blue Kind Of Blue (1959, Columbia / Sony)***. Le plus grand groupe de l’histoire du jazz à son sommet : John Coltrane, Bill Evans, Cannonball Adderley, Paul Chambers et Jimmy Cobb. L’album qui incarne à lui seul le jazz. Rien à dire de plus, juste un chef d’oeuvre.

sketches of spain Sketches Of Spain (1960, Sony)***. Enregistré entre novembre 1969 et Mars 1960 sans Coltrane et Adderley qui ont quitté le groupe. Troisième collaboration entre le canadien Gil Evans et Miles. Sûrement l’album le plus riche et le plus romantique de Miles. Les arrangements de Gil evans sont hors du commun. L’aptitude de Miles pour l’innovation est à son maximum.

bitches brew Bitches Brew (1970, Sony)***. L’album qui lance le style « jazz-rock ». Une nouvelle fois, Miles montre la direction à suivre si le jazz veut vivre. Wayne Shorter, Chick Corea, Joe Zawinul, John McLaughlin, Dave Holland, Lenny White sont de la partie. Les influences de Jimi Hendrix sont omniprésentes, l’esprit du funk également. Un album hypnotique, électrique, chaotique, envoutant, technique.

tutu Tutu (1986, Warner)***. La collaboration historique entre Miles et Marcus Miller. Le retour du géant avec un son neuf après des années passées à chercher un nouveau son. Grâce à cet album, Miles touche un public jeune qui ne le connaît pas vraiment. Et, une fois encore, il montre la direction à suivre pour le jazz : La fusion avec le funk et les nouvelles technologies. Le travail du bassiste Marcus Miller est énorme. George Duke (claviers) et Paulinho Da costa (percussions) sont de la partie. L’album qui le remet en scelle.

miles&quincy Live At Montreux (1991, Warner)***. Une idée de Quincy Jones, également chef d’orchestre ici. Quincy crée une ambiance idéale pour mettre en valeur le jeu de Miles.

doo bop Doo-Bop (1992, Warner)**. Une dernière fois, Miles montre la voie à suivre. Des rythmes hip-hop, des influences « acid-jazz » anglaises et sa trompette. Le tout avec le producteur hip-hop en vogue à l’époque : Easy Mo Bee.

paolo Mystic Jazz (1992, Universal)***. Dernier enregistrement studio de Miles avec son ami italien. Une ambiance mystique et de l’improvisation comme dans les grands moments des années 60. Carlos Santana et Herbie Hancock sont de la partie. Un titre dans la lignée de « Blue In Green ». Nostalgique, romantique, d’une beauté renversante, comme un testament. Miles boucle la boucle avec grâce et prend la direction de l' »autre rive » comme le géant qu’il est après quarante quatre ans d’une créativité presque surnaturelle.

 

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