Originaire de Bruxelles, Milla Brune fait partie de ces artistes-chanteuses qui, au fil de ses expériences et collaborations, a réussi à se façonner son propre univers musical.
Avec son EP “THE OTHER WOMAN”, elle explore et expérimente une musique acoustique et minimaliste où la force, la sensibilité et la fragilité de sa voix magnifient ses compositions. A la fois Pop, Soul, urbain et Jazz, son travail se veut être le reflet d’une émotion simple et vraie.
Milla Brune n’en est pas à son coup d’essai. Elle a tourné avec les « Zap Mama » puis avec le rapper « Guru » (leader du groupe rap Gangstarr) au sein du projet « Jazzmatazz », entre autres. Pour ce E.P., elle a travaillé avec Eric Moral. Ce dernier avait mis sur pied le groupe « Soulfinger Experience » dans les années 2000. Comment se sont-ils rencontrés ? Comment s’est passée cette collaboration ? Nous leur avons demandé.
Musiculture : Comment vous êtes vous rencontrés ?
Eric Moral : Nous avions des connaissances en commun. Je l’avais déjà entendu chanter et je trouvais sa voix superbe ainsi que sa technique. Quelques années plus tard, alors que je bossais aux USA sur mon projet Soulfinger « Life, Love & Passion », sur lequel on retrouve Leela James, Jaguar Wright et Anthony David, je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à elle. Je voulais qu’elle fasse partie du projet. Je l’ai contacté pour qu’elle chante une chanson de Syreetta Wright, « To Know You Is To Love ». Elle a accepté et c’est à ce moment là que notre collaboration a commencé.
Milla Brune : j’ai d’abord collaboré sur son projet « Soulfinger » et puis j’ai sorti une video « the other woman ». Il m’a contacté pour me proposer une collaboration…
M. : Pourquoi l’avoir choisi ?
E.M. : Après cette collaboration, nous n’étions plus censé nous voir. Je rentrais à New-York mais le hasard a fait qu’elle a contacté mon partenaire pour lui faire écouter des démos qu’elle avait enregistré. Elle savait que je ne voulais plus m’impliquer dans des projets artistiques. Elle n’a donc pas pensé à moi. Mais mon partenaire m’a envoyé les démos en me demandant d’y prêter une oreille attentive. A leur écoute, je l’ai appelé directement pour lui dire mon envie de la produire et de la signer sur mon label « Soulfood Music Group Inc. ». Ses chansons et son univers m’ont particulièrement touché.
M. : Comment avez-vous travaillé? Milla est arrivé avec du matériel ou vous avez tout fait ensemble ?
E.M. : Les six chansons qui composent ce E.P. étaient déjà pré-produites. Elle avait déjà tout réalisé elle même. Je lui ai laissé carte blanche. Mon rôle s’est limité à lui donner les moyens d’enregistrer dans de bonnes conditions. Comme son univers était déjà fixé artistiquement, je n’ai joué aucun rôle à part celui de producteur et de directeur de label. J’ai réactivé tout mon réseau car j’estimais qu’un tel talent se devait d’exister.
M.B. : j’avais déjà mes maquettes bien définies, je ne parvenais pas à trouver un directeur artistique qui comprenne mon univers,
C’est Eric qui a proposé de demander à mon frère, il était tellement tout près de moi que je n’y avais pas pensé. Ni lui d’ailleurs!
ça à tout de suite collé, je ne pouvais pas espérer meilleur connexion.
M. : Où a eu lieu l’enregistrement ?
E.M. : L’enregistrement définitif a eu lieu à Bruxelles car là se trouve le réalisateur artistique se trouve là. Je lui ai proposé de rencontrer des « réal » à New-York mais elle n’était pas très convaincue. Nous avons donc travaillé avec la personne qui la connaissait le mieux et qui avait enregistré les « démos », à savoir son grand frère « Little Colin ». Le meilleur moyen pour qu’elle se sente libre et en confiance. Ensuite, j’ai pris les bandes et j’ai fait le mastering à N.Y. avec Dave Kutch qui a bossé avec Alicia Keys, les Roots, John Legend, Erykah Badu…
M. : Milla, quel est ton parcours et quelles sont tes influences musicales ?
M.B. : Nos parents étaient passionnés de musique et musiciens. On a toujours chanté avec eux!
j’ai eu mon premier groupe a cappella à 12 ans puis j’ai fais beaucoup de choeurs, j’ai tournée avec Zap mama, Guru‘s « jazzmattazz »…Tout en ayant mon projet solo sur le côté, ça s’appelait « Miss Camille » à l’époque et puis j’ai changé de nom car il y avait déjà une Camille en France!
M. : Milla, que t’apporte cette collaboration avec Eric ?
M.B. : C’est énorme pour moi, je ne pouvais pas rêver mieux. Il me donne les moyens de pouvoir réaliser ce projet et j’ai carte blanche, c’est une magnifique collaboration musicale et humaine!
M. : Eric, revenons sur ton projet soul. Est-il terminé ?
E.M. : Oui, le projet Soulfinger « Life, Love & Passion » est terminé! Je bosse maintenant essentiellement sur le développement. Il devrait sortir en septembre 2013. Mais cette sortie ne sera pas conventionnelle…Je ne peux pas t’en dire plus sauf qu’il sortira en édition limitée. Par contre, ce que je peux te dire, c’est que la réalisation de ce coffret fut la plus belle expérience musicale de ma vie! J’ai travaillé avec des artistes exceptionnels, des « ingé » son et des musiciens fantastiques. Produire un album de soul 60’s et 70’s et recréer l’univers de l’époque fut un plaisir pour tout les participants. Ce sont essentiellement des reprises de soul, mais pas des chansons « mainstream ». Tout le projet a été enregistré entre New-York, Philadelphie, Houston, Los Angeles, Chicago, Miami et Atlanta.
Bel article, agréable à lire. Bravo!