Oumou Sangare est une artiste à la réputation internationale. Chanteuse, compositrice, femme très impliquée dans la défense du droit des femmes dans son Mali natal, elle est populaire.
Son style « Wassalou », genre musical dont les racines sont dans la folk et la culture rurale du Mali, a fait d’elle une star.
Oumou Sangare est née à Bamako. Sa première influence sera Aminata Diakate, sa mère, chanteuse professionnelle. Son père les ayant abandonné, Sangare travaille très tôt. Elle débute seule dans la chanson à l’âge de treize ans. Trois ans plus tard, elle est invitée par « Djoliba Percussions », formation traditionnelle malienne, à être la chanteuse officielle de l’ensemble. Elle tourne en Europe avec le groupe. A son retour, elle commence à écrire ses chansons et à s’investir dans la musique Wassalou.
1989 : Elle se rend à Abidjan et rencontre Ibrahim Sylla, producteur et manager bien connu sur les deux continents. Impressionné, il commercialise « Djama Kaissoumou », une K7 démo produite par Amadou Ba Guindo, leader du « National Badéma » du Mali. Le single « Diaraby Nene » rencontre un énorme succès local, prometteur pour un parcours plus large. Dans une carrière, il faut du talent et un peu de chance. Elle en a lorsque Nick Gold, propriétaire du label « World Circuit », écoute son travail par l’intermédiaire d’Ali Farka Toure, star de la musique africaine. La sortie de l’album « Moussolou » (Women) sur le label en 1990 mène au succès commercial en Europe, en Asie et en Afrique. Elle est au bon endroit au bon moment. Le public européen est en attente de « World music » et son style correspond parfaitement à cette attente.
En dépit de ce succès, Sangare garde la tête froide et reste à Bamako. Elle sort l’album « Bi Furu » en indépendant un an plus tard avant de revenir sur « World Circuit » avec « Ko Sira » en 1993. Cet album est celui de la consécration. L’album est très engagé, très militant (féminisme, mariage forcé, polygamie) et parle à un public large sur le continent africain. Deux ans plus tard, tournée internationale avec Baaba Maal, Femi Kuti et Boukman Eksperyans. Elle devient maman d’un petit garçon.
Aux Etats-Unis, c’est avec « Worotan », en 1997, qu’elle réussit à toucher le public de ce pays. Mais partir en tournée devient de plus en plus difficile. Elle supporte très mal d’être séparée de son fils. Alors au sommet de son parcours, elle décide d’une pause et investit son argent dans un hôtel (le « Wassalou » à Bamako), une ferme et d’autres affaires. Elle donne également de l’argent pour les causes importantes à ses yeux et qu’elle défend depuis longtemps.
En 1998, elle reçoit l’ordre « Des Arts et Des Lettres » en France, sacrée reconnaissance. Pendant qu’une compilation double cd voit le jour chez « World Circuit », elle reprend à un petit rythme le chemin de la scène. Mais si la musique n’est jamais très loin, ses activités en Chine pour sa société « Gonow Oum Sang » prennent le dessus.
Le vrai retour a lieu en 2009 avec l’album « Seya », N°6 au classement « world music » américain. Elle part en tournée sur des destinations triées sur le volet, en Europe et en Afrique.
2017 : Oumou Sangare réapparait sur le label français « No Format ». Ce « petit » label indépendant, gage de qualité, bénéficie d’une distribution « Sony ». Elle a travaillé à Paris et Stockholm avec le trio français A.l.b.e.r.t, son groupe et ses producteurs. Le légendaire batteur Tony Allen est de la partie…Et l’album est sublime à l’image de la chanson « Mogoya », également titre de l’album. Par contre, la pochette…
Discographie
Moussolou (1989, Kartell / World Circuit)*** Acheter
Ko Sira (1993, Nonesuch)*** Acheter
Worotan (1996, Nonesuch)*** Acheter
Oumou (2004, Nonesuch)*** Acheter
Seya (2009, Nonesuch)*** Acheter
Mogoya (2017, No Format / Sony)*** Acheter