Formation symbole du « succès imprévu » et véritable incarnation des « années de fêtes », Shalamar a marqué plusieurs générations.
La carrière de Shalamar est finalement très courte. Mais l’impact de leur musique fut énorme en son temps et les deux décennies suivantes.
Tout commence grâce à Dick Griffey, président du label « Soul Train Records » à Los Angeles. Nous sommes en 1977. Griffey enregistre la chanson « Uptown Festival » avec des inconnus puis un album. L’ampleur du succès, totalement inattendu, le force à créer un vrai groupe car la demande sur scène dans les festivals américains est forte. Pour que Shalamar devienne réalité, il recrute deux des meilleurs danseurs de l’émission télé « Soul Train » animée par Don Cornelius. Dans un premier temps, Jody Watley et Jeffrey Daniels rejoignent Gary Mumford, l’interprète des premières chansons. Les deux sont des danseurs hors pairs qui ont impressionnés le public de « Soul Train ». Et pour la scène, il est préférable d’avoir de bons danseurs. Watley et Daniels se forment au chant.
En 1978, Mumford part, vite remplacé par Gerald Brown. Entre temps, Griffey vient de créer le label « Solar » (Sound Of Los Angeles Records), remplaçant de « Soul Train Records ». Le succès prend tout doucement. Leur chanson « Take That To The Bank » se classe N°11 des ventes R&B. Elle met en lumière Leon Sylvers III (auteur, compositeur, producteur) qui va assurer leur réussite jusqu’au milieu des années 1980.
En 1979, en plein milieu d’une tournée, Gerald Brown claque la porte, vite remplacé par Howard Hewett. Avec lui commencent les années dorées et inoubliables du trio. Entre 1981 et 1983, quatre titres majeurs au succès phénoménal aux Etats-Unis et encore plus en Europe : « Make That Move », « This Is For The Lover In You », « A Night To Remember » et « Friends » sont des hits planétaires, des hymnes des « années clubs ». Ces chansons seront reprises, salmplées ou compilées un nombre incalculable de fois entre 1985 et le début des années 2000. Lorsqu’on pense fêtes en discothèques, le nom « Shalamar » vient inévitablement à l’esprit. IAM le dit très bien dans le « MIA » : « Dès qu’ils passaient Cameo, Midgnight Star, SOS Band, Delegation ou Shalamar, tout le monde se levait ».
À partir de 1983, des velléités d’indépendance se font sentir. Jeffrey Daniels part en Angleterre animer la version britannique de l’émission « Soul Train » pendant que Jody Watley se lance dans une carrière solo. Elle commence également un parcours de mannequin.
Howard Hewett, soudain très seul, ne se laisse pas aller. Il forme un nouveau trio avec Micki Free (associé et ami de Brownmark) et Delia Davis (mannequin). En 1985, leur album « Heart Break », plus orienté rock, sera un échec. Mais le nouveau trio sera remarqué dans des B.O., celles de « Footloose » et du « Flic De Beverly Hills ». Hewett, cependant, part pour une carrière solo. Sidney Justin, chanteur et footballeur professionnel prend sa place. À cette époque, pour le public, Shalamar fait partie du passé et ne signifie plus grand-chose. Le nouveau trio réussit néanmoins à attirer l’attention des amateurs de funk en 1987. Cette année-là et toujours sur « Solar », l’album « Circumstancial Evidence » produit par le groupe « The Deele » de Babyface est remarqué grâce aux titres « Games », « Circumstancial Evidence », « Imaginary Love » et « Born 2 Love You ». L’album sert de laboratoire à « Don’t Be Cruel » de Bobby Brown, succès planétaire un an plus tard.
Ensuite, rien de notable.
Discographie Sélective
Uptown Festival (1977, Capitol)* Acheter
Three For Love (1980, Capitol)*** Acheter
Friends (1982, The Right Stuff)*** Acheter
Circumstancial Evidence (1987, Solar)** Acheter
Groupes ou artistes du même genre ou de la même époque : Whispers, Brass Construction, Change, B.B.& Q. Band, Delegation, Dynasty, Chic, Skyy,…