Lorsque plusieurs albums de grande qualité ont un même point commun, il faut se poser la question si ce point commun ne serait pas, par hasard, l’origine de cette qualité.
Car enfin, Chlorine Free, Booster, Sandra Nkaké et les Jazz liberatorz, entre autres, ont un certain Yann Clery dans leurs rangs. Il était donc temps de s’intéresser au monsieur dont le prochain album solo est prévu pour octobre 2022. Depuis vingt ans, ce flûtiste parisien et guyanais (ou inversement) semble choisir ses projets musicaux avec un certain soin. Rencontre.
Musiculture : Les projets, vous les choisissez comment ?
Yann Cléry : Ils viennent souvent à moi, mais pour d’autres je provoque la rencontre. Pour Chlorine Free, c’est un heureux hasard, Virgile m’a invité à jouer au 1e New Morning du groupe et m’a demandé d’intégrer la formation à l’issu du concert. Pour Booster, c’est moi qui ai fait la démarche d’aller le rencontrer, j’étais un grand fan.
M : Quel rôle jouez-vous ? ce rôle est-il différent entre un Booster et un Jazz Liberatorz par exemple ?
Y.C. : Ça dépend vraiment des projets. Pour Booster, j’étais un « side man », donc j’exécutais des partitions avec un feeling personnel. Pour Jazz Lib, ils avaient besoin d’écriture de thèmes pour la scène donc je m’y suis mis.
M : Ce rôle vous est-il imposé ou avez-vous un peu de liberté ?
Y.C. : Ça dépend vraiment du contexte et des groupes, ce n’est jamais la même configuration.
M : En quoi toutes ces expériences influencent-elle votre travail en solo ?
Y.C. : Elles m’ont apporté l’adaptabilité, la flexibilité et l’intelligence de groupe.
M : Le prochain album solo, où en êtes-vous ?
Y.C. : Il s’intitule en effet « Solo ». C’est un seul en scène avec des machines. Il est en cours de mastering, la sortie est prévue en octobre.
Y.C. : Je voulais produire un album léger, pop et sans contraintes.
M : Des invités particuliers ?
Y.C. : Oui, une invitée, la MC écossaise SOOM T
M : Essayez-vous d’imprimer un style qui vous démarque des albums avec les autres ? Si oui, comment ?
Y.C. : Cela fait des années que je compose et écris avec une optique particulière. Mes spectacles étaient liés à la culture guyanaise, à la poésie Noire, à la Négritude et aux rythmes traditionnels avec une volonté affichée de les mêler à la musique moderne (rock, drum & bass, electro..). Aujourd’hui je suis sorti de ce schéma. Je compose pour des spectacles de danse, pour d’autres et pour moi bien sûr. Je ne m’impose pas de direction sinon l’assurance de belles mélodies dans un écrin harmonique qui leur correspond. Ensuite je les ‘juge’ recevable au pas d’être diffusées.
M : Yann « solo », il a la force ?
Y.C. : Yann ‘Solo’ je ne sais pas, mais Yann Cléry a toujours été animé par la force !
M : dix albums ou dix titres marquants dans la vie de Yann Clery ?
Y.C. : Miles Davis – Kind of Blue
Roland Kirk – I talk to the spirits
Magic Malik – 6996
Ella & Duke – Duke’s place
Moloko – I am not a doctor
Beastie Boys – Ill Communication
Bjork – Homogenic
Otis Redding – The dock of the bay
The Congos – fisherman
Noir désir- du ciment sous les plaines